- HAOMA
- HAOMAHAOMANom iranien du «breuvage d’immortalité» qui correspond au soma hindou. La religion iranienne ancienne, analogue en cela à la religion védique, plaçait au centre du culte solennel un sacrifice offert aux dieux les plus importants du panthéon; au cours de ce sacrifice était préparé un breuvage (obtenu par pressurage d’une plante particulière) que les fidèles et les officiants buvaient en commun. Ce liquide ne portait pas d’autre nom que «jus» (en iranien, haoma ; en sanskrit, soma ), ce qui était une façon de conserver le secret de sa préparation.Depuis la période sassanide (IIIe-VIIe s.) et de nos jours encore, le haoma (en pehlvi, h 拏m ), est préparé à partir de tiges d’éphédra; mais la comparaison avec l’Inde et avec d’autres secteurs du domaine indo-européen conduit à penser que l’éphédra n’est qu’un substitut récent d’un végétal à vertus hallucinogènes, probablement l’amanite tue-mouches (ou fausse oronge). De toute façon, le haoma ou soma est essentiellement un breuvage d’immortalité, le nectar (en iranien, ameret t ; en sanskrit, amrita ) par lequel les dieux ont obtenu, au commencement, leur statut d’immortels, et grâce auquel les hommes qui en sont dignes gagnent aussi le droit de séjourner au ciel après leur mort.La réforme zoroastrienne (\HAOMA VIIe s.) a tout fait pour «spiritualiser» le rite communiel (c’est à cette époque, sans doute, que l’on est passé du champignon hallucinogène à l’éphédra, anodine), cependant qu’en Inde le sacrifice de soma était progressivement abandonné au profit d’une simple «vénération» (p j ) des images divines. Mais les mythologies iranienne et indienne ont longtemps conservé le souvenir d’un dieu-haoma (soma ), vainqueur de la mort et garant d’une survie heureuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.